
Investir dans le vin : un pari gagnant (ou pas) ?
Investir dans le vin est un placement passion qui séduit de plus en plus d’amateurs éclairés, collectionneurs et investisseurs à la recherche d’une diversification patrimoniale. À condition de respecter certaines règles, la constitution d’une cave peut s’avérer être un investissement rentable sur le long terme. Quelles régions privilégier ? Quels types de vins acheter ? Faut-il opter pour les primeurs ? Voici quelques conseils essentiels pour débuter dans l’investissement vin avec succès.
Pourquoi investir dans le vin ?
Le plaisir avant tout : C’est comme avoir une petite Ferrari dans ta cave, sauf qu’au lieu de faire le tour du circuit, tu la dégustes entre amis.
La diversification : Un actif tangible pour diversifier ton patrimoine.
Le potentiel de plus-value : Certaines bouteilles valent de l’or, mais attention, il faut savoir les choisir !
Privilégiez les régions viticoles traditionnelles : Bordeaux, Bourgogne, Rhône
Comme pour un portefeuille boursier, il est primordial de construire une base solide composée de valeurs sûres. Les grandes régions viticoles françaises comme Bordeaux, la Bourgogne et la Vallée du Rhône jouissent d’une reconnaissance internationale et sont largement plébiscitées dans les ventes aux enchères. Les grands crus, classés ou non, constituent un socle fiable pour une cave patrimoniale.
Bordeaux : grands crus classés du Médoc, Pessac-Léognan, Saint-Émilion…
Bourgogne : climats de la Côte de Nuits et Côte de Beaune, blancs d’exception de Chablis et Meursault.
Rhône : icônes de la Côte-Rôtie, Hermitage, Châteauneuf-du-Pape…
Pourquoi ces régions ?
Pour vous donner une idée en 2023, Bordeaux, Bourgogne et Rhône représentaient 73% des volumes et 81% de la valeur des vins vendus aux enchères sur iDealwine.
Mais , diversifiez votre cave avec des régions alternatives
Si les grandes régions restent la base, les amateurs éclairés n’hésitent plus à intégrer dans leur cave des crus issus de vignobles moins traditionnels, mais en forte progression.
Exemples de pépites à suivre :
Loire : Jérôme Brétaudeau, Fosseseche , Huet
Jura : Vincent Aviet, Overnoy, Tissot
Languedoc : Montcalmès, Mas Jullien , Dernaceuillette
Alsace : Marcel Deiss , Zind-Humbrecht
Corse : Antoine Arena
Provence : Hauvette, Terrebrune
Sans oublier le champagne qui est un excellent vin de garde
Sélectionnez des millésimes de garde
Un investissement dans le vin ne se conçoit pas à court terme. Il faut viser une conservation de 8 à 10 ans minimum pour espérer une plus-value intéressante. Cela implique de choisir des millésimes réputés pour leur capacité de vieillissement.
En Loire : Les crus du Muscadet et les chenins (Savennières, Quart de Chaume, Montlouis, Vouvray) gagnent en complexité avec le temps. En rouge, les cabernets francs de l’Anjou et les mourvèdres ou grenaches du Sud méritent de la patience.
À retenir :
Les millésimes classiques en Bordeaux rouge et blanc (2000, 2005, 2009, 2010, 2015, 2016, 2020…)
- Pour les liquoreux : 2001, 2003, 2005, 2010, 2018, 2019, 2022
En Bourgogne et Rhône : 2010, 2015, 2016, 2019, 2022 sont de très belles années.
Sur les dernier millésime 2022 est un bon millesime de garde quasiment partout en France par contre 2024 est un millesime qui ne sera pas bon de conserver sur le long terme !
Notre conseil
Les formats comme les magnums, double-magnums ou jéroboams sont meilleur pour le vieillisement car il y a moins d'échange avec l'oxigène et sont plus rares ce qui augmentent la valeur à la revente, pensez à regarder du côté des grands formats.
Intégrez des vins bio, biodynamiques ou naturels
La sensibilité croissante des consommateurs pour les pratiques respectueuses de l’environnement se traduit aussi dans les tendances du marché secondaire. Les vins produits en agriculture biologique ou biodynamique, voire les vins nature, gagnent en popularité et en valeur.
Pour vous donner une idée c'est un quart des vente de Idealwine.
Quelques noms à retenir :
Beaujolais : Georges Descombes (nature)
Bourgogne : Jean-Louis Trapet, Antoine Lienhardt (bio)
Rhône : Elsa Gangloff (Sans label)
Italie : Emidio Pepe (bio et nature)
Contrairement à une idée reçue, les vins naturels sans ajout de sulfites peuvent très bien se conserver dans le temps, à condition que leur équilibre naturel le permette. C’est pourquoi il est conseillé de déguster un vin avant de l’encaver.
Comprendre le vin, bien le conserver et être patient
Comprendre le vin
C’est comme apprendre une langue étrangère. Plus tu en sais, plus tu apprécieras les subtilités. Les cépages, les terroirs, les millésimes, autant de facteurs qui influencent la qualité et la valeur d’un vin. Apprends à reconnaître un vin de garde grâce à ses tanins, son acidité et son sucre. Ces éléments clés, associés à des techniques de vinification adaptées, permettront à ton vin de vieillir harmonieusement.
Conservation et logistique
Une cave fraîche (12-15 °C) et sombre, c’est le paradis pour tes vins. Conserve-les à l’horizontale pour éviter que le bouchon ne sèche. Les spiritueux, eux, préfèrent la position verticale : l’alcool fort peut détériorer le bouchon à long terme.
La patience
Le vin, c’est comme un bon fromage : ça se bonifie avec le temps. Mais attention à ne pas attendre trop longtemps. Tiens un carnet pour noter les infos essentielles (achat, millésime, durée de garde estimée, etc.).
Les risques à connaître
La volatilité du marché : un millésime peut être exceptionnel une année et moyen la suivante.
Les contrefaçons : privilégiez des cavistes ou plateformes de confiance qui disposent d’allocations officielles.
Les frais : stockage, revente, transport, constitution du livre de cave… tout cela a un coût.
La tentation de boire : Taper dans la cave pour le plaisir reste le meilleur usage du vin, mais chaque bouteille ouverte est une moins-value potentielle.
Les profils d’investisseurs
Le passionné : achète par amour du vin, pour compléter sa cave.
L’investisseur : cherche avant tout un rendement financier.
Le collectionneur : traque les raretés et les millésimes d’exception.
En résumé : les 5 piliers d’un investissement vin réussi
Une base solide avec Bordeaux, Bourgogne et Rhône.
Des millésimes de garde reconnus.
Une ouverture sur les régions émergentes.
Une sélection rigoureuse de vins issus de viticulture responsable.
Une bonne compréhension du vin, une gestion rigoureuse de sa cave… et de la patience.
Autre option : Investir dans un Groupement Foncier Viticole (GFV) : une alternative patrimoniale
Tu veux investir dans le vin sans te prendre la tête avec les cartons, la cave, ou les livraisons ? Le Groupement Foncier Viticole (GFV), c’est un peu la version “actionnaire épicurien” : tu achètes des parts de vignes, tu laisses un vigneron sérieux bosser à ta place, et en échange, tu touches un loyer — souvent en bouteilles. Autrement dit : tu bois ce que tu possèdes.
Mais ce n’est pas juste pour faire joli sur LinkedIn. Le GFV, c’est aussi une belle carafe de petits avantages fiscaux :
Réduction d’impôt sur le revenu de 18 % du montant investi, dans la limite de 50 000 € pour une personne seule (soit jusqu’à 9 000 € d’économie), ou 100 000 € pour un couple.
Exonération partielle d’IFI (impôt sur la fortune immobilière) jusqu’à 75 % de la valeur des parts, dans certaines conditions.
Abattement de 75 % sur les droits de donation ou succession, à condition de garder tes parts 5 ans minimum.
Ce n’est pas un placement liquide (jeu de mots facile), mais c’est du patrimoine plaisir : stable, concret, qui te connecte à la terre et au vin. Et franchement, quand tu reçois ta dotation annuelle en bouteilles, t’as un peu l’impression d’être co-propriétaire d’un secret bien gardé.
Et surtout, n’oublie pas :
Le meilleur investissement, c’est encore de savourer une bonne bouteille entre amis.